The Precinct est-il le jeu d’action policière indépendant que nous attendions tous ? Sorti le 13 mai 2025 sur PC, PlayStation 5 et Xbox Series X|S, ce titre développé par Fallen Tree Games et édité par Kwalee nous plonge dans la peau d’un jeune policier déterminé à faire régner l’ordre dans les rues dangereuses d’Averno City. Après plusieurs mois d’attente et un report stratégique, Test The Precinct, une simulation policière qui se veut être l’antithèse de GTA.
Présentation du développeur Fallen Tree Games
Fallen Tree Games est un petit studio britannique fondé officiellement en 2012 par Joe Moulding et Lewis Boadle. Basée à Brighton, cette équipe réduite de seulement 5 personnes s’est d’abord fait connaître avec la série de jeux de réflexion Quell sur mobile. En 2019, le studio a marqué les esprits avec American Fugitive, un jeu d’action sandbox qui partage le même univers que The Precinct. Cette expérience dans les jeux en monde ouvert a permis au studio d’acquérir l’expertise nécessaire pour développer The Precinct.
L’éditeur Kwalee et le partenariat avec Microids
The Precinct est édité par Kwalee, un éditeur britannique spécialisé dans les jeux indépendants. Pour la distribution physique, Kwalee s’est associé à Microids, éditeur français reconnu, qui propose une édition physique limitée à 39,99€. Cette édition collector comprend un fourreau exclusif, un steelbook, la bande originale numérique et un poster détaillé de la carte d’Averno City avec l’emplacement des objets à collectionner.

Synopsis et univers de The Precinct
Passons aux choses sérieuse : Averno City, 1983, Les gangs contrôlent les rues et votre père, ancien chef de la police, a été assassiné en service. Vous incarnez Nick Cordell Jr., jeune officier fraîchement diplômé de l’académie de police, bien décidé à suivre les traces de son père et à faire régner la justice. Dans cette ville fictive inspirée de New York, gangrenée par la criminalité et les guerres de gangs, vous devrez patrouiller quotidiennement pour combattre le crime tout en menant une enquête personnelle sur les circonstances du meurtre de votre père.
L’atmosphère néo-noir des années 80 est omniprésente, avec une esthétique rétro-futuriste marquée par les néons, la musique synthwave et une ambiance digne des meilleurs films policiers de l’époque. Le scénario, bien que classique et truffé de clichés hollywoodiens, remplit son rôle de toile de fond pour l’action.

Gameplay et mécanique de jeu : entre simulation et action
Un système de patrouilles structuré
Chaque journée dans The Precinct commence par un briefing au commissariat, où vous choisissez votre type de « quart » (patrouille). Vous avez le choix entre :
- Patrouille à pied : idéale pour les infractions mineures et les contrôles d’identité
- Patrouille en voiture : pour les courses-poursuites et les délits routiers
- Patrouille en hélicoptère : pour la surveillance aérienne (moins convaincante en pratique)
Tel Alex Murphy, vous patrouillez à votre guise à la recherche d’infractions à verbaliser.
Une fois votre patrouille terminée, vous retournez au commissariat pour valider votre progression et vos points d’expérience.
Le système de génération procédurale assure que chaque sortie propose des situations différentes : contraventions de stationnement, excès de vitesse, trafic de drogue, braquages de banque, courses de rue illégales…

Le code de procédure pénale est votre nouvel ami
The Precinct se distingue par son système de respect strict des procédures policières. Le jeu vous impose de suivre le manuel à la lettre : sommations obligatoires, degrés de force autorisés selon les situations, contrôles d’identité avant fouille… Chaque arrestation correctement effectuée rapporte de l’XP, mais chaque erreur procédurale vous en retire.
En clair et au risque de « ne plus pouvoir rien faire aujourd’hui », il est impossible de tirer sur un tagueur ou d’utiliser la force létale sans raison valable, sous peine de pénalités.
Cette approche simulation peut être frustrante au début, avec une courbe d’apprentissage importante. Les joueurs habitués à l’action débridée de GTA devront se rappeler qu’ils sont de l’autre côté de la loi maintenant et s’adapter à un gameplay plus réfléchi et méthodique.
La conduite et les courses-poursuites
La conduite constitue l’un des points forts du jeu. Le système arcade est agréable, réactif et les dérapages sont satisfaisants. Les décors étant entièrement destructibles, les courses-poursuites deviennent spectaculaires avec des explosions, des débris volants et une sensation de vitesse bien retranscrite. La caméra isométrique rappelle les premiers GTA et fonctionne plutôt bien, même si elle nécessite quelques ajustements.

Cependant, cette permissivité pose question : vous pouvez détruire la ville entière sans conséquence, griller des feux rouges ou écraser des poubelles sans que cela n’affecte votre statut de policier exemplaire. Cette incohérence entre simulation procédurale et arcade débridée est l’un des paradoxes du jeu.
Après tout, Jack Slater coute des millions à l’assurance de la police à chacune de ses interventions, ça l’empeche pas d’être un super flic.

Les gunfights : le maillon faible
Les affrontements armés représentent malheureusement la plus grande faiblesse de The Precinct. Le système de visée est laborieux : il faut d’abord braquer son arme, puis déplacer péniblement le réticule jusqu’à la cible pendant que les ennemis vous criblent de balles. Malgré quelques améliorations avec la montée en niveau, les gunfights manquent cruellement de nervosité et de fluidité, ce qui nuit à l’intensité des affrontements.
Le système de progression
Le jeu intègre des mécaniques RPG intéressantes. Nick Cordell Jr. gagne de l’expérience à chaque arrestation réussie, ce qui permet de débloquer des compétences passives et de nouvelles armes. Cette progression est essentielle pour survivre face aux gangs d’Averno City et démanteler les deux gangs qui gangraine la ville, en éliminant trois figures importantes de chacun.
Là aussi c’est sympa car au fil du jeu, vous devez collecter suffisamment de preuves lors de vos patrouilles pour faire tomber les chefs de gangs.

Direction artistique et technique
Une ambiance années 80 TRES réussie
L’esthétique néo-noir constitue indéniablement l’un des atouts majeurs de The Precinct. La ville d’Averno City, bien que petite, est visuellement soignée et respire l’atmosphère des années 80. Les effets de lumière nocturnes, les reflets sur les surfaces mouillées et l’éclairage néon créent une ambiance immersive particulièrement réussie. Le cycle jour/nuit et la météo évolutive renforcent cette immersion.
Les environnements urbains sont crédibles et riches en détails, avec une ville qui grouille de vie entre le trafic routier et les piétons. Pour un projet indépendant développé par une équipe de 5 personnes, c’est un véritable tour de force technique.
On peut peut-être reprocher un manque de diversisté dans les foules. Grosso modo il y a une petite dizaine de personnes différentes et on duplique à tout va. Ca sera sans doute amélioré dans les prochaines mises à jour.
La bande sonore : un élément clé
La musique synthwave est l’un des grands succès du jeu. La bande originale compose parfaitement avec l’ambiance rétro et procure cette sensation de plonger dans un film policier des années 80. Les doublages anglais sont également de qualité, particulièrement lors des échanges radio. Seul regret : l’absence de musique d’ambiance pendant certaines patrouilles, ce qui aurait renforcé l’immersion.
Les problèmes techniques
Malgré ses qualités visuelles, The Precinct souffre de nombreux bugs et problèmes techniques qui entachent l’expérience. Après quelques heures de jeu on peu noter :
- Scripts qui ne se déclenchent pas
- PNJ coincés dans les textures
- Renforts alliés peu utiles, voire encombrants
- Comportements erratiques de l’IA
- Erreurs dans le manuel de police
- Problèmes de collision avec les véhicules
Certains bugs peuvent faire peter un plomb, genre forcer à recommencer une journée entière, avec perte de progression. Ces soucis techniques rappellent que le jeu aurait pu bénéficier d’un temps de développement supplémentaire mais les mises à jour sont là pour corriger tout ça.

Points positifs de The Precinct
✅ Direction artistique exceptionnelle avec une ambiance années 80 réussie
✅ Bande sonore synthwave de grande qualité
✅ Système de conduite arcade agréable et fun
✅ Environnements destructibles spectaculaires
✅ Concept original de simulation policière
✅ Génération procédurale des crimes offrant de la variété
✅ Graphismes soignés pour un studio indépendant
✅ Prix abordable (29,99€ sur Steam, 39,99€ en édition physique limitée)
✅ Effets visuels nocturnes particulièrement réussis
✅ Doublages anglais de qualité
Points négatifs de The Precinct
❌ Gunfights laborieux avec système de visée frustrant
❌ Bugs et problèmes techniques nombreux
❌ Contenu répétitif sur la durée
❌ Narration pauvre et scénario prévisible
❌ Carte trop petite (tour complet en quelques minutes)
❌ Durée de vie courte (10 à 18 heures pour finir l’histoire)
❌ IA des PNJ erratique et peu convaincante
❌ Absence de quêtes secondaires véritables
❌ Incohérence entre simulation procédurale et gameplay arcade
❌ Patrouilles en hélicoptère peu intéressantes
❌ Structure répétitive des journées
Résumé
The Precinct est un jeu d’action policière ambitieux mais qui divise la critique. Même si certains aspect sont frustrants, je prends plaisir à prendre mon service et déanbuler dans Averno City. Son concept original de GTA inversé, où l’on incarne les forces de l’ordre, est rafraîchissant et l’ambiance néo-noir des années 80 est parfaitement retranscrite.
Le jeu brille par sa direction artistique exceptionnelle, sa bande sonore envoûtante et son système de conduite réussi. Les amateurs de simulation policière et d’ambiance rétro y trouveront leur compte pour une dizaine d’heures de jeu agréables. Cependant, The Precinct souffre de limitations techniques importantes, d’un contenu rapidement répétitif et de gunfights peu convaincants qui freinent l’expérience.
Mais attention, pour un projet indépendant développé par seulement 5 personnes, c’est néanmoins un tour de force très respectable. The Precinct n’est pas le « GTA des flics » révolutionnaire espéré, mais plutôt une sympathique simulation policière de niche qui mérite l’attention des amateurs du genre, à condition d’accepter ses imperfections. J’espère que ce test The Precinct vous donnera l’envie de l’essayer, il le mérite vraiment.
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